$ Les Chroniques de la Faucheuse (Nouvelle édition) – Mickaël Druart

La vie s’enseigne jusqu’aux portes de la Mort.

Les Chroniques de la Faucheuse - Mickaël Druart

 

TITRE : Les Chroniques de la Faucheuse

AUTEUR : Mickaël Druart

ÉDITION : Litl’Book by Livresque Editions

Prix : 3,99€ (ebook) , 7,90€ (poche)

NOTE : 20/20 —

 

RÉSUMÉ :

Mortelles, Mortels,

Peu avenante, la Grande Faucheuse jouit, depuis la nuit des temps, d’une réputation qui ternit, bien injustement, l’énergie d’hommes et de femmes qui s’évertuent, sans relâche, à prodiguer fauchages et agonies de qualité. Aussi, je vous prie de bien vouloir prendre connaissance, au travers du recueil qui suit, de leur quotidien, et des rencontres et péripéties qui le parsèment.

Bien à vous,

Josiane Smith, Secrétariat de la Grande faucheuse.

 

PS : Pardonnez le sentimentalisme de ma secrétaire. Ce livre c’est mon best of, point barre. Vénérez-moi.

Sa macabre majesté, La Grande Faucheuse.

 

J’ai dû me battre, ça a parfois été compliqué. Mais les routes, ça me connaît. Et puis, on y rencontre des gens. Ça m’a fait tenir. Parce que j’ai eu de sacrées surprises, j’en ai entendu des histoires. Et j’en ai aimé des gens. Ah j’ai aimé. Si tu savais comme j’ai aimé.

 

MON AVIS :

Alors, il s’agit là d’une réédition du recueil (les éditions Boz’Dodor ayant fermé). Le texte est donc sensiblement le même, à l’exception de 4 nouvelles inédites . Je remercie à nouveau Mickaël Druart qui m’avait déjà confié la première version et qui a eu l’amabilité de me laisser (re)découvrir ce qui avait été un immense coup de coeur !

— Rappelez-vous simplement qu’un soir, vous avez levé les yeux de la Mort vers les étoiles.

Bon, on ne va pas se mentir, ça reste un grand coup de coeur. Est-ce que c’est même surprenant ? Absolument pas ! Je ne vois pas comment j’aurais pu ne pas retomber amoureuse de ce recueil et de cette Grande Faucheuse vraiment exceptionnelle.

Je vais essayer de ne pas répéter ce que j’avais déjà dit dans ma première chronique, m’enfin. Commençons donc par le commencement : c’est un plaisir de redécouvrir les nouvelles que je connaissais déjà, et que j’aime toujours autant. J’avais dans l’idée de relire le recueil pour la période d’Halloween, c’est chose faite et je ne regrette absolument pas !

De jolies petites illustrations et une mise en page dynamique décorent le livre et rendent la lecture plus agréable encore (du moins sa version PDF, j’imagine donc que tout cela rend très bien au format papier). Dans la même idée, je suis vraiment heureuse que la couverture soit restée la même (j’avoue avoir eu peur quand j’ai appris que le recueil serait réédité, que la couverture change du tout au tout). I mean, look at that cover ! What a masterpiece ~

— Mais, la Mort… c’est pour ça que tu te trompes ? Tu n’as tout simplement rien compris ?
Je ne sais quoi lui répondre. Alors elle se met sur la pointe des pieds et appuie sur mes épaules pour me forcer à m’asseoir.
Là, sur le bitume. Perdu, je m’accroupis face à elle.
— C’est important pour eux, la Mort, m’explique-t-elle avec calme.
— Mais tu es mortelle aussi Emilie, une humaine comme eux.
— Moi je suis une enfant qui ne veut pas grandir. On me force à le faire mais je ne veux pas. Eux aussi on les a obligés à donner de l’importance à ces choses pour lesquelles ils pleurent. Ils ont oublié qu’ils ont été des enfants comme moi.

Comme j’avais déjà chroniqué une bonne partie du livre, j’aimerais me concentrer un peu sur ces quatre nouvelles inédites. Elles sont vraiment exceptionnelles et je les ai beaucoup appréciées. Aussi, elles entrent très facilement dans l’ensemble déjà établi de sorte qu’il n’y a aucune fausse note dans ce recueil. D’ailleurs, sur les quatre, l’une m’a fait mourir de rire, deux m’ont fait pleurer comme je ne sais pas quoi, et la dernière a une dimension beaucoup plus philosophique. Elles nous permettent entre autre de retrouver la Grande Faucheuse et Josiane sous leur meilleur jour, mais aussi d’une façon un peu plus pointue.

Je ne me souviens pas l’avoir soulevé la première fois, mais je trouve que ce recueil a énormément de point forts. Déjà, il présente une Mort très lumineuse, joueuse et colorée. Ça peut paraître étrange, mais il y a toute une graphie dans l’univers créé par Mickaël Druart à travers ces nouvelles, et ce tout contribue à nous présenter la Mort comme une entité cynique possédant un côté joueur et retord aussi. Le tempérament de la Mort tel qu’écrit ici est bien loin de l’image sombre, froide, sadique, dangereuse et triste dont on a l’habitude, en fait vraiment l’un de mes personnages préférés.

Un autre point, que j’avais déjà beaucoup aimé, c’est cette pluralité dans la mort. La mort est un thème tellement vaste qu’il est appréciable que l’auteur ne se soit pas enfermé dans une interprétation et représentation unique de ce thème. La mort est une étape inéluctable et universelle, certes, mais c’est avant tout une expérience profondément personnelle. Et même si plusieurs personnes peuvent expérimenter la mort de façon sensiblement similaire, que ce soit leur relation à la mort ou leur voyage dans l’au-delà, le tout reste construit et marqué par leur vécu propre. La mort est tantôt triste, tantôt drôle, c’est un voyage comme un autre. J’adore.

— Pourquoi… Pourquoi décider de mourir si vous avez été si heureuse ?
— Justement mon garçon. J’ai été si heureuse… Je veux mourir maintenant, avant que la fatigue et la douleur ne l’emportent sur le bonheur. Ce serait une fin bien plus belle pour mon histoire, non ?

Pour résumé : si vous aviez lu la première édition, et bien n’hésitez pas à vous procurer celui-ci également. C’est toujours un pur plaisir de passer un moment en compagnie de cette Grande Faucheuse, de Josiane, et de la plume de Mickaël Druart ; et les quatre nouvelles inédites sont un bonus très appréciable (oui j’ai eu un petit coup de coeur pour deux d’entre elles).

Aussi, si vous ne connaissiez pas, et bien foncez également. Déjà, vous verrez la mort comme vous l’avez rarement vu, et surtout il y a fort à parier que si vous n’aimez pas l’intégralité des histoires, certaines sauront se faire un chemin dans votre coeur de lecteur.

Pour ma part, je chérie la version numérique et j’attends avec impatience le moment où mon compte en banque me donnera le feu vert pour me le procurer en version papier !

(Et sérieusement, regardez-moi cette couverture !)

La Mort a besoin d’être touchée par la vie. Même la Grande Faucheuse a besoin d’une leçon de temps en temps.

 

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