$ Iliot, t2 : Le Matava – Baptiste Piriou

La mort était entrée dans leur quotidien.

Iliot_t2 - Baptiste Piriou

 

TITRE : Iliot, tome 2 : le Matava

AUTEUR : Baptiste Piriou

ÉDITION : Boz’Dodor

Prix : 3,99€ (ebook) ou 15,17€ (broché)

NOTE : 16/20

 

 

RÉSUMÉ :

Le Pays des Ténèbres n’a jamais aussi bien porté son nom. Les Stosym ont décidé de frapper un grand coup en anéantissant la ville fortifiée d’Hautus. C’est à Iliot, devenu roi, de faire face. Mais arrivera-t-il, malgré son inexpérience, à gérer ces menaces ? Les Grands Magiciens tiendront-ils leur promesse ? Et pourquoi Rose, reine mère du royaume, semble-t-elle s’opposer à son fils ?

 

 

MON AVIS :

Encore une fois merci Baptiste Piriou de m’avoir proposé ce SP et de m’avoir permis de découvrir la suite des aventures d’Iliot dans ce Pays des Ténèbres qu’il connait si peu.

Au passage, il s’agit ici du deuxième tome, donc je t’invite à commencer par la chronique du premier tome qui se trouve juste -> ici <- . C’est fait ? Cool, alors c’est parti ! Retrouvons Iliot et ce fantastique pays…

Plus il s’aventurait dans la cité, plus l’odeur des corps fraîchement tués lui donnait une sensation de grandeur. Il s’arrêtait parfois pour observer les cadavres gisant sur le bas-côté.

Donc Iliot est devenu roi du Pays des Ténèbres, et le pays va plus mal que jamais. Le livre s’ouvre sur la destruction de la cité d’Hautus par les Stosym. C’est important de le noter car cet évènement est le premier coup au moral qu’Iliot reçoit dans ce livre. Cet évènement ouvre la porte à tous les mauvais choix, à toutes les tromperies, à toutes les peurs et les erreurs. Il s’agit d’un acte de guerre psychologique : prendre une ville parmi les plus sécurisées, c’est s’attaquer au plus confiants, c’est dire « vous êtes en danger partout, il n’y a nulle part où vous réfugier », c’est faire régner la peur, le doute, la méfiance. C’est creuser un peu plus le fossé entre le peuple et ses dirigeants. Et c’est exactement ce qu’il se passe dans ce livre.

Leur regard se porta un instant vers la cité. Elle mourait sous les flammes. Impuissante.

Iliot doute. Il doute de lui, toujours, tout le temps. Son accès au trône a tuer la fougue qu’il avait en lui. Il a peur. On retrouve un jeune homme terrorisé face aux responsabilités, mais également face à ce qu’il considère comme des échecs. On retrouve un jeune homme qui ne comprend rien aux jeux politiques et qui a besoin de piliers sur qui s’appuyer, à qui accorder sa confiance pour avoir l’illusion de ne pas être seul. Et pourtant Iliot est plus seul que jamais. Il n’a de roi que le titre, le pouvoir appartient tantôt à Rose, sa mère, tantôt aux Grands Magiciens qui viennent enfin l’aider. Ses amis lui sont peu a peu hostiles, les morts et les défaites s’accumulent. Iliot est désemparé.

Il était le roi impuissant d’un royaume qu’il n’avait pas l’impression de gouverner.

Ce deuxième tome marque un tournant dans l’histoire au Pays des Ténèbres (désolée, j’ai pensé à Alice…). Déjà, Iliot continue d’appendre sur le pays et son histoire, mais également sur son histoire familiale à lui. Et je dois avouer qu’il y a des révélations qui m’ont beaucoup surprise. /!\ Spoil : surligner les lignes qui suivent pour les lire. /!\ Si je m’attendais à ce que la reine des Stosym soit de la famille d’Iliot, je pensais plutôt qu’il s’agissait de la sœur de Rose. Quelle surprise que d’apprendre qu’il s’agit en réalité de la sœur d’Iliot, le deuxième enfant du couple. Encore une fois, tout un jeu politique est mis en place par le sacrifice de la fille plutôt que du fils afin de d’assurer un héritier au trône. On peut trouver le roi encore plus abjecte, mais j’ai préféré trouver le comportement de Rose encore plus justifié. /!\ Fin du spoil /!\. J’aime beaucoup Rose. Enfin, je me suis étonnamment beaucoup attachée à sont personnage, surtout parce que c’est celui que je trouve le plus complexe. Elle a un gros background, elle est très nuancée, à travers les yeux d’Iliot on s’attache à elle à cause des liens du sang bref, j’ai hâte de savoir comment elle va continuer à évoluer.

En ce qui concerne les personnages toujours, l’auteur à réussit un véritable tour de force dans ce livre (à mon sens) en parvenant à éveiller chez moi une certaine empathie pour les Stosym. Alors qu’on en apprend un peu plus sur eux et le pourquoi du comment ils se sont retrouvés au Pays des Ténèbres, on sait également qu’elles sont (étaient ?) leurs conditions de vie. Et c’est pas spécialement enviable. Tout cela ne pardonne pas leur comportement mais le justifie plus ou moins.

Personne ne le comprenait. Être roi lui volait son innocence et sa jeunesse. Se rendre compte de cela le rendait fou.

Aussi, j’ai eu cette impression que ce livre servait à marquer la déchéance d’Iliot dans une certaine mesure. Alors que dans le premier livre, il se gonflait d’orgueil, de confiance, de volonté, tout ceci le quitte peu à peu dans celui-ci. Alors que dans le premier livre il rassemble les foules pour faire renaître l’espoir, ici les gens le quittent et s’opposent à lui. Il devient l’ennemi du premier tome, il devient ce roi impuissant, passif et inactif qui abandonne son peuple. Et le peuple l’abandonne aussi.

Iliot aimait la force naturelle qu’elle dégageait. Rien qu’en la regardant, il pouvait sentir sa puissance.

Comme dans le premier tome, très bonne fin, vraiment. Si j’ai eu des petits coups de mou dans ma lecture, la fin de ce roman est définitivement captivante, et surprenante, et si je suis tentée de dire « la boucle est bouclée », je veux surtout dire « pourquoi ? Mais… Et après, qu’est-ce qu’il se passe ? Comment ? ». C’est frustrant, j’avoue. Les scènes d’actions sont aussi très bien écrites (je trouve important de le relever).  Au niveau des coquilles, j’en ai relevé deux (rien de bien méchant, n’est-ce pas) dont une qui m’a totalement sortie de l’histoire et fait mourir de rire à un moment délicat : « montres » à la place de « monstres ». J’en parle parce qu’il s’agit d’une toute petite faute de frappe dont je ris encore !

La nature est plus maternelle qu’on ne pourrait le penser.

En bref, un très bon livre, encore une fois. Une dimension politique très intéressante, quelques personnages plus approfondis, des révélations très bien amenées et surprenantes. Des actions intéressantes et bien écrites, quelques coups de mou rattrapés par une excellente fin. C’est une très bonne lecture que je recommande encore une fois (mais commencez par le tome 1, c’est mieux).

 

PS : Encore une fois, Boz’Dodor vos couvertures sont juste géniales !

– C’est un peu effrayant, c’est vrai. Comme la fin de quelque chose. Qu’attendons-nous réellement, Iliot ?
– La fin.

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