$ Nana à l’aube – Hyoung-Su Park

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TITRE : Nana à l’aube

AUTEUR : Hyoung-Su Park

ÉDITION : Decrescenzo

NOTE : 20 / 20 – ❤

RESUME :

Au départ, la Thaïlande n’était pour Léo qu’une escale d’un voyage vers l’Afrique. Mais, tombé amoureux de Ploy, une prostituée de haut rang, il finit par s’installer chez elle et ses camarades qui, sans gêne, profitent de lui.

À Sukhumvit, le plus vaste quartier chaud de Bangkok, et plus précisément à la station Nana, Léo, un Coréen, et Ploy, la prostituée thaïlandaise, vont s’aimer. En réalité, il s’agit de l’amour unilatéral du jeune homme pour celle-ci.

Dans ce quartier impitoyable où ils vivent, tous les personnages portent une plaie à vif, et Léo, habitué jusqu’alors à sa vie rangée de citadin, va découvrir les histoires inimaginables que renferme ce quartier crasseux et moite, pourtant plein d’humanité.

Nana à l’aube n’est pas une simple histoire d’amour. Le roman dévoile une galerie de personnages pittoresques et fascinants et des histoires d’un quartier où la vie ne fait pas de cadeau.

 

 

MON AVIS :

Le livre est divisé en 4 parties pour un total de 21 chapitres et de 446 pages.

Beaucoup de choses à dire sur ce livre qui m’a profondément troublée…

L’écriture est fluide et agréable à l’œil, presque poétique. L’auteur nous emporte facilement dans le quartier de Nana, et sans être lourd, s’attarde sur une description légère mais nécessaire de l’endroit. On souffre, avec Léo, de la chaleur et de l’humidité ambiante, on entend les rires et les cris des gens de la rue, on voit les lumières projetées par les néons des devantures des bars. On y est, sans efforts, dés la première ligne. J’ai voyagé en quelques pages, comme rarement un livre m’a fait voyager. Une vingtaine de pages plus tard je n’ai qu’une envie, connaître son histoire à lui, connaître son histoire à elle, celle qu’il cherche, et que nous cherchons avec lui. Nous voulons savoir ce qui, dans sa jeunesse, l’a marqué au point qu’il revienne à Nana quinze ans après. Alors on accepte de plonger tête baissée dans ce voyage dans le temps qui nous est proposé.

Nous voilà 15 ans plus tôt. En même temps que Léo, nous faisons la connaissance du quartier, puis de Ploy, de Yon, Lisa et Kaï, les 4 prostituées qui vivent ensemble dans un appartement aussi insalubre que lugubre (que nous pouvons imaginer sans mal). Ce même appartement étouffant et déprimant que nous allons devoir supporter, tout comme Léo, tout au long du roman. Les description sont simples mais efficaces, les mots choisis avec soin, et on imagine facilement l’environnement ambiant : dégueulasse. On pourrait presque sentir la chaleur, la moiteur, la puanteur et l’horreur de cet endroit. Et pourtant on a envie d’y rester, pour savoir, pour comprendre et peut-être, pourquoi pas, pour pousser Léo à prendre ses marques et à s’imposer au lieu de se laisser faire. Mais au bout de quelques mois et malgré toute sa volonté, Léo se rend compte qu’il n’y à rien de bon pour lui à Nana et décide de rentrer chez lui. Par la suite Léo retourne à Soi 16 3 fois, dans des circonstances différentes, et assiste avec impuissance à la mort du quartier.

Nana à l’aube, c’est aussi une histoire d’amour. L’histoire d’âmes sœurs qui parviennent à se retrouver mais sans jamais pouvoir s’aimer (les circonstances les en empêchent). Et c’est aussi un beau roman qui parle très ouvertement du commerce sexuel. Des prostituées aux clients, Léo rencontre tous les acteurs de ce commerce. Ploy, la prostituée « chef », Aït, le flic à qui les prostituées doivent une taxe (payée en nature), Eric le charmeur qui n’a payé que 3 putes de Soi 16 avant d’épouser l’amie de l’une d’elle, Apang, maîtresse SM, Nawalaht, le katoey (transgenre), Yon, la prostituée spécialisée dans la sodomie etc… Léo apprend avec difficulté que tout ceci n’est que monnaie courante et qu’un jour, dans une autre vie, il a lui même fait partie de ce système.

 

 

CITATIONS

Ainsi, toutes ces cendrillons qui n’avaient pas rencontré leur prince charmant durant leurs heures de travail, étaient posées ici et là, à Nana, à l’aube.

[Voir les autres citations de ce livre..]

 

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