$ IRL – Chris Auguste

Tout y est figé, même les sourires. Surtout les sourires.

 

TITRE : IRL (In Real Life)

AUTEUR : Chris Auguste

ÉDITION : Éditions de la Caravelle

Prix : 3,99€ (eBook) ou 14,90€ (physique)

NOTE : 17/20

RÉSUMÉ :

A quinze ans, Angela redouble sa seconde. Menacée par sa mère d’être envoyée dans le même lycée professionnel que son tortionnaire de frère, elle se réfugie dans l’écriture. Elle veut vivre de la littérature, mais pour cela, elle doit réussir son année. Sur un forum d’écriture qu’elle fréquente, Angela va trouver de l’aide en la personne de Petite-Fleur.

 

 

 

MON AVIS :

Dernier Service Presse de cette saison 2017-2018 (merci aux éditions de la Caravelle), et encore un livre très agréable à lire, bien que sombre sur les thèmes abordés. On entre ici dans un roman jeunesse contemporain, suivant les mésaventures de Angie au sein de son foyer dysfonctionnel et de ses tentatives, parfois vaines, pour s’en sortir.

La journée se termine comme elle a commencé, sur une note de désespoir.

Angie est une jeune fille fragile, solitaire, qui peine à s’intégrer et à se faire des amis. On apprends très vite que son goût pour la solitude et le manque de confiance dont elle fait preuve envers les autres est autant justifié par des traumatismes d’enfance que par ses relations familiales catastrophiques et son échec scolaire.

Mais comme beaucoup d’adolescents mal dans leurs peaux, Angie à un exutoire, une échappatoire à sa vie triste et sombre : l’écriture. Elle se réfugie dans l’écriture, son jardin secret et sa bouée de sauvetage, et c’est grâce à cette passion qu’elle va rencontrer ses sauveurs et réussir à percer à jours les secrets qui rongent sa famille.

Je ferme les yeux pour essayer de m’évader de cette pièce. M’évader de cet appartement. M’évader de cette vie.

C’est, pour moi, une lecture jeunesse malgré les thèmes abordés extrêmement sérieux. Les personnages sont suffisamment développés pour qu’on puisse s’attacher et s’identifier à eux, et ils ont, pour la plupart, un background, une histoire pour justifier et expliquer (mais pas excuser) leurs actes et leur caractère. Cependant, je les ai trouvé quelque peu caricaturaux (sans être un point négatif), puisqu’ils sont principalement définis par une attitude (ex : le père qui s’écrase et fuit les conflits).

Les chapitres sont relativement courts, l’histoire évolue rapidement et le tout se lit facilement. Hormis la fin, j’ai trouvé que le rythme était bien choisi, rien n’est précipité et l’auteure a su garder le suspens longtemps : les révélations arrivent petit à petit, et enfin on comprends le pourquoi du comment la situation a pu dégénérer à ce point.

La fin, donc. Je suis convaincue que, même si l’on préfère laver son linge sale en famille, quand la situation dégénère trop il peut être utile voire indispensable d’avoir une intervention extérieure et objective pour désamorcer la bombe qu’est devenue le foyer. Et c’est le cas ici, et c’est très bien parce qu’il n’y a aucune malveillance ou curiosité malsaine : c’est juste de l’inquiétude et le besoin de savoir que les choses vont s’arranger. En revanche, j’ai trouvé que la situation se dénouait bien vite. Il ne faut pas oublier que cela fait 15 ans que cette famille entretient des rapports toxiques, prisonniers d’un quotidien ponctuer par les disputes. Tout changer en quelques jours, quelques semaines seulement me parait un peu gros, mais ce qui m’a vraiment déranger, c’est que le dénouement entier aurait mérité peut-être un peu plus de développement.

Même l’envie de lire m’a quittée. À quoi bon se perdre dans un monde irréel ? Les fins heureuses n’existent pas !

Malgré ce petit point négatif qui n’en est pas vraiment un, je recommande ce livre à ceux qui aiment les lectures contemporaines. Pas vraiment une lecture légère, mais rapide et avec une plume très agréable, je suis sûre que vous aimerez soutenir Angie dans ces épreuves et connaître les secrets qui mènent son foyer au bord de la rupture.

J’ai beaucoup aimé le caractère d’Angie et ses tentatives désespérées pour réussir à plaire à sa mère. J’ai été touchée par Stéphane, ce jeune homme perdu, et par cette famille qui a préféré s’accrocher (par habitude surement) alors que tout partait à vau-l’eau. Une très bonne lecture bien qu’un peu sombre.